J'ai eu envie de poursuivre cette réflexion, car j'avoue que c'est difficile pour moi de à la fois trouver la juste attitude à avoir lorsque j'écoute une personne qui se confie à moi et qui est en souffrance, et à la fois comprendre la différentiation que certains font entre compassion et empathie.
J'ai d'ailleurs aussi posté, en complément, deux articles de Mathieu Ricard qui a réfléchi à cette question. Il y parle de l'empathie comme étant épuisant pour celui qui écoute et qui accompagne...notamment parmi le monde des soignants, ainsi que de la compassion qui pour les boudhistes, représente la présence à celui qui souffre sans s'épuiser...
Un troisième article, trouvé par Anne dans le Huffigton Post, et rédigé par Serge Tisseron, revient sur cette différentiation de propos...et se montre très critique à son égard. Il pense qu'il y a une inversion du sens des mots, entre les boudhistes et les autres, reprenant même la définition du mot compassion, dans le Petit Robert : "sentiment qui porte à plaindre et partager les maux d'autrui"...
Je ne souhaite pas rentrer dans une polémique entre quel est celui qui de Mathieu Ricard ou de Serge Tisseron, aurait tort ou raison... J'ai le sentiment que cela ne m'aiderait pas aujourd'hui dans ma réflexion. Je vais plutôt essayer d'éclaircir ce que je ressens à ce propos.
J'ai appris, il y a longtemps...que compassion signifiait : souffrir avec, trouvant son origine dans le latin : "cum patior". Et l'empathie était la capacité que j'ai à me mettre à la place d'autrui. Les deux me semblent porter en elles le risque de se mélanger à l'autre et de s'épuiser à force de le comprendre et de l'accompagner dans sa souffrance.
Compassion et empathie, intimement mélangés...car pouvant parler toutes les deux de cette façon de se confondre à l'autre, de se confondre aux autres... Bien sûr cela parle aussi, de cette capacité particulière qu'ont certains, de savoir écouter, entendre son semblable dans sa douleur...d'un don qu'il met au service de la communauté... Et cette partie là est magnifique... Mais si je ne trouve pas la bonne distance...je ne tiens pas toute une vie comme cela, je m'y perds et je perds ma capacité d'aide de mon prochain...
Cela parle du monde des soignants, que j'évoque au-dessus...mais cela parle aussi du parent qui s'épuise pour ses enfants...de toute personne qui bascule dans le trop d'accompagnement, dans le trop mélangé, dans le trop donné...
S'aimer sans se confondre, être empathique ou compatissant sans se mélanger... Un vaste, vaste programme...en tous cas pour moi...
Je continuerai durant la semaine sur ce sujet, car je souhaite poursuivre ma réflexion sur des pistes pour sortir de ce mélange confusionnel et énergivore...
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